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Blues de travail

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Blues de travail

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Une pièce d’art dessinée par Delphine Mazur et brodée par Noodle Graphique(Work in progress).
Broderie sur bleu de travail, d’après les dessins préparatoires à « La Still Life day : de l’aube à l’aube » ,
triptyque dessin et aréographie, de Delphine Mazur et exposé à la biennale d’art contemporain Hybride 4 « Ouvrir », du 26 juin au 29 août à Lens1.

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Delphine Mazur, artiste plasticienne

« Ce qui m’apparait frappant dans mon premier contact avec le travail de Delphine Mazur c’est le rapport que son questionnement élabore entre la « nature » d’un côté et l’œuvre d’art d’un autre côté.

L’œuvre est un artifice, et en ce sens l’œuvre se distingue du produit naturel. L’œuvre est bien le fruit d’une activité consciente de l’esprit humain. Hegel dirait que le produit de l’homme est bien supérieur à celui de la nature car en produisant l’homme pose devant lui son Esprit, cette vie éthique sociale et culturelle, alors que la nature n’est qu’une projection aveugle. C’est cette idée géniale selon laquelle en produisant je me produis en même temps. C’est la distiction entre une « Kultur » (une transformation d’un matériau extérieur à moi-même) et une « bildung » ( une transformation du matériau qui produit en moi une métamorphose).En ce sens l’Art ne fait que confirmer la liberté humaine et la supériorité de l’esprit sur la matière.
Mais l’artifice peut-être vu comme une arrogance de l’homme face à la nature, la vanité du producteur qui voulait devenir Dieu en accédant au statut du créateur. Cette promesse de la libération de l’homme par les processus de création nous apparaît douteuse aujourd’hui.
En effet, la prolifération de l’objet de consommation , du gadget, et surtout ces productions qui semblent atteindre la nature elle même dans son essence et la remettre en cause sans rien affirmer de positif en contre-partie ( le nucléaire et l’atome, les transformations génétiques).

Nous sommes dans l’ère du déchet, des détrituts avec cette contre-partie incontournable : la question du recyclage.

La production ne libère plus l’homme (comme le promettait Hegel par exemple) le production le réenferme dans une nouvelle aliénation : la pollution, le risque écologique. L’artifice devient non seulement artificiel mais mortel et préoccupant. Nous ne pouvons plus produire nous devons également réemployer ce que nous produisons, pour ne plus simplement le jeter.

Révolution métaphysique et révolution domestique : ma cuisine devient la première étape d’un processus de recyclage.

 Dès lors , une place est ouverte sur le champ plastique et esthétique. L’objet n’est plus figé dans une seule utilisation. L’industrie avait montrer aux artistes que l’idée de créateur était absurde, l’écologie montre à l’art que l’idée d’un objet mono-concevable est une idiotie. L’objet ne s’arrête plus à son usage, il redevient matériau car recyclable. Un objet redécouvre la pluralité de ses existences; il devient ambiguë, métamorphosable. »

MATTHIEU BONNIN -Professeur de philosophie au Lycée Pierre Forest de Maubeuge

> Pour découvrir l’œuvre de Delphine Mazur, c’est par ici
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